Sommaire
Le surbooking est une pratique courante dans l’aérien. Pour une compagnie, cela consiste à vendre plus de billets que de places disponibles. La raison est simple, l’idée étant de remplir l’avion en cas de désistement de passagers. Les compagnies comptent sur le fait qu’un nombre important de passagers ne se présenteront pas à la porte d’embarquement, soit parce qu’ils ont raté une connexion, soit parce qu’ils sont empêchés de voyager pour cause de maladie par exemple.
Le surbooking est également une façon de maintenir des tarifs raisonnables pour les voyageurs. Mais le problème est que si aucun passager ne se désiste et que votre billet est en surbooking, alors la compagnie peut refuser de vous embarquer. Dans ce cas, elle est dans l’obligation de vous indemniser. Alors, comment la survente fonctionne-t-elle ? Que dit la loi ? Quelles sont les situations où le surbooking est intéressant ?
Qu’est-ce que le surbooking ?
Le surbooking est une pratique commerciale courante dans l’industrie du transport aérien, où les compagnies aériennes vendent plus de billets que le nombre de sièges disponibles dans un avion. Cette pratique permet aux compagnies aériennes de maximiser leurs bénéfices en s’assurant que l’avion est rempli à capacité, même si certains passagers ne se présentent pas ou annulent leur réservation.
Cependant, le surbooking peut causer des problèmes pour les passagers. Lorsque tous les passagers se présentent à l’embarquement, il y a un excès de passagers pour les sièges disponibles, ce qui peut entraîner le refus d’embarquement (également connu sous le nom de « denied boarding »). Les passagers qui sont refusés à l’embarquement peuvent être placés sur un autre vol ou être indemnisés en fonction des réglementations locales et des politiques de la compagnie aérienne.
Le surbooking est souvent utilisé par les compagnies aériennes pour gérer le risque d’annulations de dernière minute ou de non-présentation des passagers. Cependant, cela peut causer des désagréments pour les passagers qui se voient refuser l’embarquement. Les compagnies aériennes ont des politiques et des procédures en place pour gérer les situations de surbooking et de refus d’embarquement, et il est important pour les passagers de connaître leurs droits en cas de refus d’embarquement.
Comment estimer les passagers manquants ?
Vous devez savoir que cette technique est parfaitement légale et que vous l’acceptez implicitement à chaque fois que vous achetez un billet d’avion. Pour prévoir les passagers qui auront un contretemps, les compagnies font appel à un puissant algorithme.
Il tient compte d’un certain nombre de variables comme, par exemple, l’aéroport de départ ou de destination, les vols qui vont être retardés, voire annulés, et les conditions météorologiques. Un rapport a établi que dans les années 90 aux États-Unis, 16 passagers sur 10 000 étaient affectés par la surréservation. C’est nettement moins aujourd’hui avec 9 voyageurs sur 10 000.
Quelles sont les raisons du surbooking ?
Inutile de se cacher derrière son petit doigt, le surbooking est destiné à réduire les coûts d’exploitation. Comme toujours, c’est bien l’argent qui est le nerf de la guerre. Un avion non rempli est littéralement un gouffre financier pour les compagnies. Entre les salaires du personnel, pilote, chef de cabine, hôtesse, le coût du kérosène, les taxes d’aéroport, les frais de parking sur le tarmac, faire voler un avion à vide est une hérésie.
Voilà la raison pour laquelle pratiquer du surbooking permet aux compagnies de se maintenir et surtout de maintenir des prix plus attractifs. Le modèle économique de l’aviation civile repose sur une spéculation, celle d’un taux de remplissage optimal pour augmenter les marges et les profits. Interdire la surréservation impacterait les prix des billets. Les États ont préféré réfléchir à une solution pour encadrer et protéger les voyageurs en cas de surbooking.
Comment éviter la surréservation ?
Si vous avez envie de partir en vacances, il est préférable de prendre quelques mesures pour éviter le surbooking. Dans ce cas, procédez à votre enregistrement en ligne le plus tôt possible. Les enregistrements en ligne sont ouverts 48 heures avant le départ. De cette manière, la compagnie connaîtra votre profil voyageur, cela peut compter au moment de choisir les sièges en surbooking.
Voyagez accompagné, il n’est pas rare que l’ordinateur désigne une personne voyageant en solo. Vous n’avez aucune chance d’être déclaré en surbooking si vous avez une correspondance dans votre itinéraire. Sachez que les classes affaires ne sont jamais touchées par le problème du surbooking. Cela concerne uniquement la classe économique.
S’inscrire aux programmes de fidélité d’une compagnie est aussi une donnée prise en compte. Enfin, si vous avez l’habitude de voyager avec cette compagnie, l’algorithme vous écartera d’office.
Quels recours en cas de surbooking ?
Vous êtes au comptoir d’enregistrement avec votre bagage et l’hôtesse au sol vous indique que vous ne pourrez pas monter dans l’avion en raison d’une surréservation ? Sachez que vous ne pouvez pas refuser ce fait. Vous avez été désigné par l’algorithme et ce n’est pas négociable. En revanche, vous avez un recours qui est le droit à une indemnisation. Les compagnies ont l’obligation de vous acheminer sur un vol intérieur et de vous octroyer une compensation financière importante.
Pour les vols au départ d’un pays d’Europe, vous pouvez choisir de prendre le premier vol de remplacement disponible. Vous pouvez aussi opter pour sélectionner vous-même la date et l’heure de départ. Enfin, troisième solution, vous pouvez demander et obtenir le remboursement de votre billet si vous estimez que le voyage ne peut plus se faire dans ces conditions.
Quelles sont les compensations financières ?
S’agissant des compensations financières, elles sont de 250 € quand la distance d’un vol est inférieure ou égale à 1 500 kilomètres. Cette compensation passe à 400 € pour les vols compris entre 1 500 et 3 000 kilomètres et 600 € pour les vols de plus de 3 500 kilomètres.
Si vous préférez une alternative à la compensation financière, vous pouvez demander un discount pour une future réservation ou un hébergement dans un établissement de catégorie supérieure. De plus, sachez que vous avez droit à une assistance de la part de la compagnie notamment pour vos repas, hôtel, transport et deux appels téléphoniques.
Enfin, il faut savoir que l’indemnisation est réduite de 50 % dans certains cas. Si, par exemple, vous prenez un autre vol arrivant à la destination finale en moins de 2 heures après l’heure de vol initial pour les vols de 1 500 kilomètres au moins, ou moins de 3 heures pour les vols compris entre 1 500 et 3 000 Kilomètres et moins de 4 heures pour ceux de plus de 3 500 kilomètres, vous serez moins indemnisé.
Dans quel cas le surbooking est-il intéressant ?
Vous l’avez compris, ce n’est pas l’hôtesse qui décide qui peut monter dans l’avion et qui ne peut pas. C’est un algorithme secret qui s’est chargé de ce travail en prenant en compte un certain nombre de données vous concernant ainsi que votre destination. Globalement, si vous voyagez en solo et que vous partez en routard, il faut voir cette pratique comme une opportunité intéressante pour vous, voire une bonne nouvelle.
Ce genre de voyage est typiquement celui d’une personne qui n’est pas pressée et c’est en étant libre comme l’air que vous apprécierez le surbooking surtout si vous le décidez vous-même, c’est-à-dire en signalant à l’enregistrement que vous êtes d’accord pour le surbooking. Dans ce cas, les agents au sol vous feront une offre qui est bien souvent très alléchante.
Si votre destination finale assure des rotations régulières, vous n’aurez parfois que quelques heures à attendre votre prochain vol sans même bouger de l’aéroport. Pendant les fêtes ou les vacances scolaires, les compensations du surbooking sont encore plus avantageuses avec parfois des discounts pouvant payer deux aller-retour supplémentaires.
Vous le voyez, il ne faut pas toujours considérer le surbooking comme un problème. Il existe des cas où cette pratique est très lucrative. Il peut vous rapporter gros ou de quoi prolonger le voyage une fois sur place.
