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Oubliez de gratifier généreusement le serveur d’une table new-yorkaise et vous créerez un incident diplomatique, aux USA le pourvoir est très important. Sortez votre menue monnaie au Japon et vous offenserez celui que vous pensiez récompenser. Mais point n’est besoin de traverser la planète pour rencontrer des pratiques variées en matière de pourboire. Mais qu’en est-il du pourboire en Europe ?
Au sein même du Vieux Continent, les règles diffèrent d’un pays à l’autre. Alors, où et quand mettre la main au portefeuille et combien distribuer ? Pour vous transformer en gentleman globe-trotteur, je fais le point pays par pays sur l’usage du pourboire en Europe.
© Can Stock Photo / TOKYOBOY
Le pourboire en Europe : une tradition qui a de l’avenir
C’est à un tavernier anglais que remonterait l’idée du pourboire, vers le milieu du XVIIIe siècle. Comme l’indique son étymologie française « pour boire », il s’agissait à l’origine de donner de quoi se désaltérer à un employé empressé.
Aujourd’hui, la valeur du pourboire a bien évolué jusqu’à parfois faire office de complément de salaire. En Europe, d’une manière générale, sa pratique reste plutôt active. Avec le développement du tourisme, même les pays où il n’avait pas cours jusqu’au XXIe siècle s’y mettent peu à peu.
Les pays d’Europe où le pourboire est la règle
Dans certains pays, le pourboire est presque « obligatoire ». Que ce soit parce que le personnel de service y est mal payé. Ou simplement, parce qu’il est une norme sociale profondément enracinée dans la culture locale.
Allemagne
Bien que le service soit compris dans la facture, la pratique du pourboire y est bien ancrée. Arrondissez la note (notamment pour les taxis) et versez 10 % au maximum. Attention : laisser votre monnaie sur la table serait une faute de savoir-vivre. Remettez votre rétribution de la main à la main.
Autriche, Pologne, Roumanie, Russie
Jusqu’à 15 % en sus dans les restaurants et les bars. Pour les taxis, l’usage est de régler 5 à 10 % en plus de la course.
Bulgarie
Il est inclus dans l’addition, mais la norme est de laisser 10 % supplémentaires.
Hongrie
Les Hongrois mettent facilement la main à la poche. Toutes les professions ou presque ont droit à leur petit billet. Comme en Allemagne, pas d’argent sur la table.
Royaume-Uni et République d’Irlande
Les serveurs perçoivent des appointements plutôt faibles. Vous ferez donc preuve de bienfaisance en étant généreux. Dans les pubs en revanche, le service se faisant au comptoir, vous n’aurez rien à verser.
Les pays d’Europe où le pourboire est « facultatif »
La pratique optionnelle du pourboire concerne la majorité des pays d’Europe. De plus, il est fréquent que le service soit inclus dans l’addition. Je vous conseille de le vérifier avant de vider votre porte-monnaie. Cela dit, même dans ce cas, soyez sûr que personne ne refusera votre petite obole.
Belgique, Espagne et Portugal
Le service est déjà compris, mais un supplément de 5 à 10 % sera très apprécié que ce soit dans les bars, les restaurants ou auprès des taxis. Dans les hôtels, il convient de donner 1 euro aux femmes de ménage, portier, bagagiste.
Croatie, Grèce et Italie
Il n’est pas utile de laisser une pièce dès que vous prenez un café. Mais pour les restaurants et les taxis, la bonne solution est d’arrondir la note. Voire un peu plus si le service est impeccable.
France
Une loi de 1987 fixe le montant du service à 15 % et l’inclut dans l’addition des bars et des établissements de restauration. Le pourboire y est bienvenu, mais loin d’être systématique.
Luxembourg et Pays-Bas
À la discrétion de chacun sauf dans les restaurants où il est d’usage de verser un complément de 5 à 10 %.
Suisse
Le pourboire a été aboli en 1985, mais dans la pratique, il est généralement de 10 à 15 % de la note. Ce qui peut finir par faire une somme rondelette si vous avez sélectionné une table haut de gamme. Vous êtes en Suisse : quelques centimes abandonnés sur un coin de table seront vécus comme un affront.
Les pays d’Europe où le pourboire n’est (n’était) pas d’usage
Danemark, Suède, Norvège, Finlande, Islande : traditionnellement, le pourboire ne faisait pas partie des mœurs des Européens du Nord. Mais il convient d’en parler au passé. Ici, on ne regardera plus votre gratification d’un drôle d’œil.
Pour conclure, je dirais qu’en Europe, personne ne s’offusquera de recevoir un petit extra, y compris si ce n’est pas dans les usages. En revanche, ne rien verser lorsque le pourboire est inscrit dans les gènes du pays pourra blesser. Alors un bon conseil : dans le doute, mieux vaut ne pas s’abstenir.
