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Plus de 33 % des personnes en couple surfent sur le net pour trouver un partenaire virtuel (enquête Ipsos/Lasce janvier 2018) ! Qu’ils poussent les portes d’un site ou d’une application de rencontres ou simplement sur un réseau social, nombreux sont les hommes (et les femmes) à vouloir tester leur pouvoir de séduction en ligne… et plus si affinités ?
Mais draguer sur internet, est-ce de l’infidélité ?
Où commence la tromperie ?
Avec le net, il est possible de prendre contact avec des milliers de personnes (voire plus !) et de bavarder gentiment, ou plus. Mais en général les contacts via les réseaux sociaux s’arrêtent là, à distance. Alors, papoter gentiment entre personnes consentantes, c’est tromper ?
Pourtant, le seuil de l’infidélité est un concept qui peut varier d’une personne à l’autre :
- Pour certains, il faudra « passer à l’acte » ;
- Pour d’autres un seul sourire peut déclencher la guerre mondiale !
Alors lorsque le virtuel a pointé le bout de son nez dans l’affaire, les choses se sont encore plus compliquées :
- Certains voudront déculpabilise en trouvant l’excuse que l’on ne voit l’autre que virtuellement et que ça ne vaut donc rien ;
- Pour d’autres draguer et partager des émotions fortes en ligne équivalent à la même action en réel.
Là encore, chacun aura son avis ; aussi selon la position qui l’arrangera le plus.
Ce comportement est à l’origine de très nombreuses séparations.
La même logique que l’adultère
Si vous jetez un œil aux travaux des sociologues qui analysent le phénomène de la drague 2.0, la majorité vous indiquera que draguer en ligne, c’est en effet tromper. C’est un comportement qui va suivre la logique de l’adultère au même titre qu’une drague à une terrasse de café.
D’ailleurs, de très nombreux couples qui viennent de se former se désinscrivent directement de leurs plateformes de drague favorites. Preuve s’il en est qu’il y a donc bien un lien entre couples et relations en ligne. On se met avec quelqu’un, c’est sérieux, alors on se retire du champ des célibataires (dans la logique).
Rupture du pacte de confiance
Alors, bien sûr, c’est plus ou moins virtuel. Mais cela ne change rien, c’est tromper au moins la confiance de l’autre.
On le sait tous, quand l’autre va batifoler ailleurs, on est vexé. Notre binôme ne nous respecte plus. Il nous ment (ou pas d’ailleurs). Et il faut bien le reconnaitre, cet état sera aussi bien ressenti face à un corps-à-corps déchainé surpris à l’improviste que face à une conversation très coquine en ligne. Parce que le ressenti sera le même. Il transgresse les règles établies tacitement ou non. Et cela fait mal.
Pas que de simples mots
Même s’il ne s’agit que de mots, le principe d’aller voir ailleurs reste le même. Vous communiquez avec une autre personne pour la séduire et faire qu’elle craque pour vous. Comme vous l’aviez fait avec votre partenaire actuel.
Lorsqu’il/elle va constater que ce n’est pas le cas, cela ne lui fera pas du tout plaisir. Le langage a ses secrets. Même si votre plan drague ne se fait qu’à l’oral, il aura des répercussions. Même si ce n’est que pour sortir de la routine.
C’est marrant de s’amuser et de se distraire, mais pas au détriment de quelqu’un (la personne qui partage votre vie, mais aussi l’autre).
L’expérience de l’infidélité en 5 points pour mieux comprendre
Les règles du couple et sa communication
Pour la sociologue Ariane Picoche, draguer sur le net doit aujourd’hui faire partie des règles à mettre au point dès le départ. Si le partenaire considère que c’est tromper, alors ce sera une faute. S’il n’a rien contre, alors cela sera possible.
Un couple qui s’entend bien communique bien. Et ce quel que soit le moyen.
Impossible de donner une réponse à la question de si draguer sur le net est-il tromper. Cela va en effet dépendre des normes mises en place par chaque couple. Mais dans tous les cas, si cela est fait sans le consentement de l’autre, c’est tout au moins tromper sa confiance.
Juste pour booster son ego ?
Draguer est aussi une question de confiance en soi. On remet son potentiel de séduction sur la table à chaque tentative. Celui qui va chercher une cible veut savoir s’il est séduisant, s’il peut être apprécié pour ce qu’il est (ou tout au moins ce qu’il a indiqué dans son profil, ce qui n’est pas toujours la même chose).
Discuter avec des inconnus et leur plaire rebooste leur ego de façon importante. Il se met en avant, va faire sa promo personnelle et attend de voir si son travail fonctionne. Cette promotion narcissique (ou « personal branding » selon le sociologue Pascal Lardellier) impose une conception de la personne draguée comme un produit.
Le dragueur/trompeur minimisera toujours
Voilà le cœur du problème. Il y a celui ou celle qui va vagabonder sur le net pour trouver une oreille attentive, un sujet réceptif à ses manœuvres de drague. Un nouveau but pour ses fantasmes. Mais celui-ci (ou celle-ci évidemment) ne considère pas qu’il a trompé son partenaire.
Il n’y a eu que des mots, peut-être des regards en visio, mais rien d’autre. Pour l’autre, c’est une autre histoire ! Le partenaire a partagé des « trucs » avec une autre personne ! Il y a eu séduction, conquête, pensées coquines… Elle/il n’est plus le ou la seul à profiter de tout cela.
Un signe de problème dans la relation
Si l’autre va voir ailleurs, cela est généralement parce qu’il y a un problème dans le couple. Il faut être réaliste. Qu’il aille chercher des compliments auprès d’une autre personne, c’est qu’il est en manque. Et donc plutôt que de le faire « en vrai », il est allé les chercher en virtuel… c’est déjà ça.
Alors avant de l’insulter, réfléchissez un peu à ce qui cloche dans votre couple. S’il n’est pas un séducteur (ou une séductrice) invétéré, vous pourriez être surpris(e) de découvrir que s’il ou elle va surfer pour draguer, c’est avant tout pour se rassurer ou pour obtenir l’affection dont il ou elle manque.